Atari Teenage Riot ou l’ultra-violence pour un monde meilleur. Onze ans après, ils reviennent avec un nouvel album Is This Hyperreal ? et vous n’en sortirez pas indemnes! Bon j'ai un peu la flemme de vous faire leur biographie, je le ferrai surement plus tard pour un ancien album, pour le moment ça serra court :
ATR est un groupe
Berlinois complètement allumé, crée en 1992 par le charismatique
chanteur Alec Empire (dont je recommande également son projet solo à son
nom), voulant la révolution aux idéaux à l’opposé de tout ce qui est à
droite. On en arrive à un groupe se revendiquant anti-nazi,
anti-fasciste et anarchiste. Rien que ça. Musicalement, nous parlons ici
de Digital-Hardcore, mélange de punk et de techno.
C’est bon, ça sent les machines, les gros beat, la rage et la révolution
post chute du mur de Berlin. Des titres comme Kids are United, Revolution Action, Death of a President, Too Dead for Me ou Burn Berlin Burn annoncent
la couleur et font la réputation du groupe dans les années 90
Le groupe est composé de Alec
Empire, Carl Crack, Hanin Elias, et Nic Endo (depuis 1997). Le groupe
est signé sur le label Grand Royal des Beastie Boys, et
part sur la longue tournée Européenne « Fragile » de Nine Inch Nails en
tant que première partie. En 2001, le groupe arrête tout, a cause de
ceci et cela, on s'en fou un peu, c'est pas Voici ici. Carl Crack,
alors âgé de
seulement 30 ans meurt (Overdose ? Suicide ? Episode psychotique ?). Le groupe n’a ensuite rien fait,
si ce n’est la sortie d’un genre de best-of/rétrospective Atari Teenage Riot 1992-2000, jusqu’en
2010 où le groupe se reforme et recrute CX Kidtronik pour une tournée
européenne. Les concerts rencontrent un succès assez important et le
groupe se décide à enregistrer un nouvel album : Is This Hyperreal?
Nous voilà donc onze ans après. Que vaut cet album? Est-ce que l’énergie révolutionnaire incroyable du groupe est toujours là ?
Les propos sont toujours aussi dénonciateurs
et éradiquant toutes formes d’ignorance; et la musique, bien qu’un peu
plus dancefloor, est toujours à classer dans punk-hardcore-electro,
digital hardcore.
Activate démarre l’album très
fort à violents coups de basse, sons de disto, éclats d’obus et le tout
sur un rythme épileptique. Alec, Nic, et Kidtronik ont mis l’activation
en marche.
Blood In My Eyes met Nic Endo
en avant pour une attaque frontale à l’esclavage et les femmes utilisées
dans des trafics d’humains dans un occident dit civilisé.
Is This Hyperreal ? permet
une pause accompagnée de sons de synthés analogiques au milieu de cette
révolution. Les percussions n’annoncent rien de bon et sonnent ici comme
un compte à rebours d’une mort atroce à l’acide. Les voix alternent
entre celle d’Alec et celle de Nic: « Is This Hyperreal?! »,
« Mutation! », la montée se fait lentement, résonne comme la bande son
d’un cauchemar, « Achtung Achtung ! » crie Alec dans son mégaphone. Au
bout de presque quatre minutes la tension redescend légèrement pour
préparer l’arrivée de Codebreaker ou la naissance d’un cyborg. Rien de bon n’était annoncé, c’est une tempête électronique que ce titre. Ultra-violence.
Shadow Identity est le second
morceau mettant Nic au premier plan, grosses lignes de basse, évoquant
les « blood diamonds » (diamants du sang) et leur commerce mondial et
finis sur des claviers plus soft et plus classiques. Digital Decay présente lui aussi une basse omniprésente, élevant la voix de Nic telle un prophète de l’intelligence artificielle.
Enfin The Collapse of History est
le morceau final et totalement inattendu de l’album. Nic Endo chante
parfois à la limite de la pop-dance au milieu des rythmiques
breakbeat/jungle et de choeurs dignes d’un hymne national . Ces choeurs
célèbrent l’effondrement de l’histoire, l’histoire de la fin ces
institutions corrompues, un peu comme si le cauchemar terminait.
Humanity will win in the end.
Conclusion, les engagements demeurent, la
musique évolue. La recette de base reste la même, mêler au punk et au
hardcore des bases techno, ne jamais ralentir, et crier le plus fort
possible. L’absence de compromis totale du passé a laissé la place à quelques petits détours presque (trop?) apaisés. Mais cette perpétuelle révolte reste
le moteur du groupe, et tant qu’ils ravagent tout sur leur passage avec
cette spontanéité, on leur pardonnera.
Bande: Atari Teenage Riot
L'Album
: Is This Hyperreal ?
L'Année de l'Album
: 2011
Pays: Allemagne
Style: Digital Hardcore, electro Punk